“Impacter”, “impactant”, “entreprise à impact”, “avoir un impact”, “évaluer son impact”. L’impact est sur toutes les lèvres et dans toutes les stratégies RSE. Quand on parle aujourd’hui d’impact environnemental, on pense à la pollution, au recyclage, à la compensation carbone, mais pas forcément à la communication. Pour gérer l’impact environnemental des activités de communication, on agit selon la logique de compensation carbone : on accepte d’avoir une empreinte parce qu’on la rembourse. Avec l’accélération de la communication numérique, cette politique de compensation n’est plus tenable.
Contexte
Les effets des activités de communication sur l’environnement sont aujourd’hui mesurés et gérés selon une logique de compensation (continuer de dépenser tout en compensant par d’autres activités “eco-friendly”) et une logique du “tout numérique” (les activités numériques sont moins coûteuses). Mais pour diminuer le coût environnemental, c’est la stratégie de communication qui doit être repensée.
En effet, la mesure quantitative du coût des activités de communication ne prouve pas que la politique du “tout numérique” est moins nocive à l’environnement. Les fermes à clics, les data centers ont un impact dommageable sur l’environnement.
Les entreprises sont de plus scrutées par les consommateurs ce qui représente un risque (boycott, réputation), aussi bien qu’une opportunité pour les entreprises qui s’engagent ouvertement et sont plus transparentes.
Cibles
- Une communication rend visible ses effets sur les parties prenantes de son écosystème.
- Une communication qui monitore le coût environnemental de production et de réception de ses activités.
- Une communication qui s’engage à limiter le coût environnemental de ses activités à moyen et long terme.
- Une communication qui s’appuie sur un équilibre dans la gestion des médias qu’elle utilise.
Pourquoi les entreprises devraient s’en soucier
- sensibilisées au coût écologique du papier, les marques ont tout misé sur le numérique. Or, la communication numérique est tout aussi coûteuse et a un impact sur l’environnement.
- les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux engagements des marques par rapport à la crise environnementale, que ce soit dans les conditions de production ou dans la communication.
Ce que les entreprises pourraient faire
- Sortir de la seule logique de compensation (dépenser puis rembourser par d’autres moyens) et avoir une approche plus globale de l’évaluation du coût environnemental : coût de réception et coût de production.
- Diversifier les médias utilisés en fonction de trois critères : les besoins spécifiques (de la marque, de la population, etc.), les effets (contexte de réception : où, dans quel but, à quel moment, dans un cadre professionnel ou personnel etc.), et le coût environnemental (de production et de réception).
- Informer et sensibiliser les utilisateurs à propos du coût environnemental du numérique.
Pour aller plus loin
- Un article de Rémi Barroux "L’inquiétante croissance de l’empreinte écologique du numérique" (2020) publié dans le quotidien Le Monde précise que ce secteur serait à l’origine de 3,7 % des émissions totales de gaz à effet de serre, et en explique les enjeux.
- Un article de Laure Cailloce"Numérique : le grand gâchis énergétique" (2018) publié par le CNRS éclaire le gâchis énergétique produit par les Data Centers.
- Un rapport du Think Tank The Shift Project "Lean ICT" révèle que le numérique est responsable de 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Pointé du doigt par les politiques et les médias, l’aérien génère entre 2,7 % et 4,9% des émissions de GES. Avec une augmentation annuelle de la consommation énergétique de 9 %, le numérique pourrait atteindre 8 % du total d’ici 2025, soit la part actuelle des émissions des voitures.
- Un rapport de l'ADEME "La face cachée du numérique" (éd. 2019) met en lumière l'impact écologique du numérique.
- L'Union Européenne a développé un guide de conduite pour les organisations souhaitant développer des bonnes pratiques d'usage des Data centers.